



Ce corpus explore les paysages mentaux de la nostalgie et la plasticité de la mémoire. Plus nos souvenirs sont lointains et enchevêtrés, plus ils se retrouvent romancés par la mémoire sélective, tel un amas de fichiers corrompus (mais réconfortants). L’hybridité des souvenirs réels et imaginaires caractérise particulièrement bien l’univers mnésique que je conserve de ma propre enfance. Ici, j’ai choisi divers objets agissant comme artéfacts de cette période de plus en plus lointaine pour ancrer l’idée qu’il m’en reste dans ma nostalgie actuelle.
Peut-on être nostalgique de quelque chose que l’on a pas réellement vécu, ou vécu en imagination seulement ? Peut-on dire que la nostalgie agit comme mécanisme de défense face à l’angoisse qui teinte notre idée du futur ? Quelle part de notre construction identitaire repose sur notre imaginaire d’enfant, nos élans nostalgiques ? De quelles expériences, a priori banales pour l’instant, serons-nous nostalgiques dans une décennie ? J’entrevois la figuration picturale comme support sensible à la nostalgie, et la temporalité associée à son exécution comme moment propice à l’introspection réflexive.